De Copacabana au cœur de l’Amazonie, en passant des plages de sable blanc — frangées de palmiers soyeux — à l’« enfer vert » saturé de moustiques, de Rio de Janeiro — grouillante — au vide menaçant de la plus grande forêt du monde, Pierre Rondière nous emmène de la joie énorme du Carnaval au désespoir des riverains de l’Amazone, le fleuve-mer..., à la découverte d’un Brésil inconnu, contradictoire, violent et attachant. Du cabinet, à Brasilia, du président de la République à une cérémonie rituelle et magique de Noirs à Bahia, des mangeurs de terre de Recife aux assoiffés du polygone de la sécheresse, des propriétaires terriens armés aux paysans en révolte, des affamés du Coque aux foreurs de pétrole d’Amazonie, des élégantes de Rio aux cadavres vivants de l’hôpital de Bélem, ce n’est pas seulement une fresque trépidante et contrastée que trace Pierre Rondière, mais une enquête passionnée qu’il mène jusque dans les coulisses de l’économie et de l’armée, n’épargnant aucune réalité dans la lumière crue de la vérité. Dans une langue riche et mouvante, comme le Brésil lui-même, sachant atteindre une âpre poésie aussi bien que la rude précision d’un communiqué, une question est posée : que va devenir le Brésil, qui comptera cent cinquante millions d’habitants en 1980 ? Dix, vingt réponses s’entrecroisent et se juxtaposent car, ici, le Brésil et les Brésiliens ont, délibérément, la parole. L’auteur, quant à lui, affirme que dans vingt années, au-delà des péripéties militaires, le Brésil sera parmi les Cinq Grands de notre planète.