C’est parce que la langue exprime la nature même de l’homme, qu’elle est “la meilleure et la pire des choses”. Si cette nature n’est — originellement — ni bonne ni mauvaise, ni vraie ni fausse, la langue en traduit cependant, dans tous les domaines où elle s’exerce, l’intelligence, les pouvoirs et la puissance. Mais c’est précisément par ces pouvoirs du verbe, que s’introduisent aussi, dans la langue, les mystifications — ou les perversions — au moyen desquelles l’homme peut piéger la bonne foi de son semblable. C’est de ces pièges et de ces mystifications du verbe, qu’il est ici question. Des tromperies, dont l’efficacité est — aujourd’hui — considérablement renforcée par les médias, et dont sans doute, dès l’école, il convient d’apprendre à percevoir et à déjouer les artifices, les effets, et les risques.