Une gueule de reître aux traits coupants, plantée sur un cou de buffle, Westerling est l’image même du réprouvé, du maudit, du solitaire dépositaire de lourds secrets, caressant d’une main son pistolet, et faisant rouler de l’autre les dés de la fortune. Hollandais, né en Turquie de mère grecque, Westerling s’engage dans les commandos anglais pendant la guerre. En 1945, il est parachuté à Sumatra. Mission : désarmer les Japonais et mater le sanglant terrorisme qu’ils ont laissé derrière eux. D’instinct, Westerling découvre les règles de la guérilla. Il sait se faire un allié de la population. Il porte la terreur chez les terroristes. Se moquant des règlements militaires et des intérêts qu’il dérange, il mène sa guerre à lui, la guerre du couteau. Il pacifie Sumatra, Célèbes et Java. Les Indigènes le surnomment “Prince Justice” en souvenir d’une antique prophétie. Quand l’indépendance est proclamée, en 1949, il défend les droits des populations, prévoyant le drame des Moluquois. Il se lance dans une aventure qui sera bien près d’aboutir, malgré Sukarno et la coalition des grandes puissances. En Indonésie, la légende de Westerling ne fait que commencer.