Être soldat ne relève pas d’un simple choix professionnel. Dans cette condition militaire qui est plus qu’un métier, se pose la question éthique de la mort reçue ou donnée et de l’usage des armes, légitimé en droit par le fait que le soldat est le représentant légal de la force publique dans les conflits. Le rapport au sacré est souvent interrogé dans les cultures professionnelles, notamment des officiers. Être soldat, c’est également s’inscrire dans une acceptation de l’autorité et de la hiérarchie. Les systèmes de représentation de la société à l’égard de l’armée sont interrogés dans cet ouvrage, de l’image du soldat, au cours des siècles, à l’antimilitarisme, de la participation des militaires à la politique, à l’évolution de leur rôle dans les conflits passés et contemporains.
Passant du service du Roi à celui de la Nation, le soldat est toujours en phase avec les débats de sociétés de son époque, passant de la condition d’un soldat de métier au système mixte républicain mêlant conscription et professionnels. Depuis 1997, et par un retour de l’histoire sur elle-même, le soldat est redevenu un engagé volontaire, quel que soit son grade. Engagé dans des conflits locaux (conquête coloniale et conflits de décolonisation), il a également connu les deux guerres mondiales avant de participer à des « Opérations extérieures », sous l’égide d’organismes internationaux. À l’image de la société française, la condition militaire a profondément évolué depuis la veille de la Révolution française. Ce livre en montre les multiples facettes et en identifie les facteurs d’évolution, mais aussi les ancrages culturels de long terme.