Ce livre est le récit romancé, passionnant, sans hermétisme, de l’itinéraire intérieur d’un personnage que nous, lecteurs, allons immédiatement aimer. Peut-être parce qu’il est chacun de nous qui cherchons une vie intérieure, celle, qui, respectant toutes les religions et traditions, répond à notre aspiration dans un monde constamment perturbé d’une nouvelle dimension spirituelle. Un petit enfant appelé Ludovic est confié à sa grand-mère par ses jeunes parents étudiants. Sa naissance a provoqué leur séparation. Intéressée par la pensée de l’Inde, professeur de yoga, l’aïeule surnommera son petit-fils “Muni” (signifiant le renonçant). On peut se demander si cette appellation n’exercera pas une certaine influence sur l’adolescent. Durant son évolution, celui-ci passera successivement par différents stades. Tout d’abord, il sera initié à l’amour cosmique par une étrange fillette martiniquaise. Ensuite, il optera pour le savoir, et deviendra un brillant étudiant. Peu à peu, il sera fasciné par l’intériorité, sans savoir comment s’en rapprocher en l’animant. À cet égard, une rencontre avec un solitaire sera pour lui révélante. Durant longtemps, la démarche de Muni apparaît tâtonnante. La féminité, qu’il doit en particulier à son éducation, freine sa maturité affective et sexuelle. Par ailleurs, il rencontre sur sa route des pièges qu’il doit désamorcer. En dépit de sa jeunesse, Muni devra faire face à l’ombre de la condition humaine, à son obscurité, voire à sa noirceur. Il ne pourra en surmonter la négativité qu’en faisant appel à la lumière. À la fois fils de la nuit et du jour, séduit par la solitude et le silence, Muni accepte les renoncements qui s’imposent à lui, en donnant son consentement à ce qui l’abandonne. Il comprend que l’aventure intérieure exige un au-delà des oppositions illusoires. Chercher “l’Orient de l’âme”, c’est avant tout le dépasser.