Née dans le ruisseau, Valtesse de la Bigne devint l’une des Cocottes les plus adulées de Paris, inspira Zola pour son roman Nana, et apprit le « métier » à Liane de Pougy. Scandaleuse, libérée, misanthrope, d’une volonté de fer et d’une intelligence redoutable, elle joue les femmes fatales et cruelles, n’a aucun tabou, et sait parfaitement répondre aux fantasmes masculins les plus secrets. Sans aucun lien de parenté avec sa sulfureuse héroïne, Yolaine de la Bigne a entrepris une longue enquête, avec l’aide de son père Bertrand de la Bigne. À travers l’existence de celle que l’on surnommait l’« Union des peintres », et dont Manet fit un joli portrait, Yolaine de la Bigne raconte cette étonnante époque qu’est la fin du XIXe siècle, à la fois luxueuse et misérable, fêtarde et coincée dans ses principes bourgeois, marquée — entre autres — par les premières lesbiennes qui osent afficher leurs amours, et par une prostitution galopante. Valtesse de la Bigne brave tous les interdits, commence sa carrière en éblouissant Offenbach, mène les hommes par le bout du nez, se console dans les bras des femmes, intrigue avec talent dans les affaires d’Indochine et serait, selon certains, responsable de la mort de Gambetta ! La « Sévigné des cabinets particuliers » a laissé quelques traces de son immense « carrière », de nombreux portraits, quelques œuvres littéraires, de belles demeures, un lit hallucinant et un mystère soigneusement entretenu, pour continuer d’exciter l’imagination des foules...