Roman de la terre, La gerbe et le fagot, que vient de couronner le jury du Prix de la Fonction publique : « Goncourt des fonctionnaires », évoque le conflit ancestral qui oppose les « hommes des bois », aux « hommes des champs »... Gustave et Joseph, deux frères, bûcherons belges, se sont installés en Champagne, pour exploiter un bois. Petit à petit, l’indifférence des paysans du village voisin se change en hostilité, car ces étrangers sont — à leurs yeux — des envahisseurs. Eux-mêmes deviendront frères ennemis, le jour où Gustave fait entrer dans leur cabane la fille de ferme qu’il a épousée... Tant par son style — qui semble venir en droite ligne d’une époque où l’on tenait avant tout à la valeur de la langue —, que par l’analyse de ces caractères violents et frustes, André Devaux redonne une saveur et une authenticité admirables à un genre injustement décrié : le roman paysan.