Réformer la Sécurité sociale, réduire son train de vie... vous connaissez tous ce refrain-là, avec ses deux variantes : on augmente les cotisations, ou on diminue les prestations ? Et si on s’en prenait, sérieusement, aux puissants empires qui peuvent produire n’importe quoi à n’importe quel prix parce que la Sécurité sociale, bonne fille prodigue, rembourse toujours ? À la différence des marchands de canons, ou des industriels du gadget à la merci d’une guerre qui s’essouffle, ou d’une mode qui s’égare, les laboratoires pharmaceutiques peuvent, eux, s’assurer des profits garantis, sans risque. Le gâteau est inépuisable. Aussi, les nouveaux samaritains de l’humanité souffrante ne lésinent-ils pas, au prix de quelques complicités, sur les moyens et sur les mots. Les pots de vin s’appellent mécénat, les chèques, subventions. Les dépenses de « promotion » dépassent celles de la recherche. Exemples à l’appui, Roger Ménin rapporte ici les pratiques courantes de marketing, de manipulation, de corruption... et propose, lui aussi, aux assurés sociaux, quelques remèdes. Au nom des économies nécessaires. Au nom d’un minimum de morale.