Aujourd’hui, je pourrais très bien prendre un théâtre, et jouer le contenu de ce livre sans problème, parce que ce sont tous les textes dont je me souviens. Le public viendrait me voir avec des Thermos, des couvertures, des oreillers, car le spectacle durerait une nuit entière. Au lever du rideau, j’apparaîtrais refait à neuf, repeint : j’aurais trente ans. Après le premier entracte, le fatigue aidant, je friserais la quarantaine. À l’aube, j’aurais enfin mon âge d’aujourd’hui, et c’est seulement à ce moment-là que le public me reconnaîtrait vraiment : la force de l’âge, ça ne trompe pas.