16 juillet 1982, Patrick Dewaere a tiré son dernier coup. Il a glissé l’acier froid du canon dans sa bouche, il a appuyé sur la détente. Boum. Chronique d’une mort annoncée. Depuis longtemps, il avait senti que quelque chose ne tournait pas rond, comme un vice de fabrication. Quelque chose qui le rendait différent, qui lui mettait la rage au cœur et l’âme en berne. Dewaere, le sale gosse attachant et ambigu, a poussé le jeu à l’extrême, jusqu’à être l’acteur de sa propre vie. Un parcours fulgurant, presque malgré lui, du Café de la Gare aux écrans de cinéma. Le parcours de Coluche, de Depardieu et de Miou-Miou, anti-héros devenus stars sans le savoir. Hors-catégorie, du loubard des Valseuses au lobotomisé de Paradis pour tous, en passant par le VRP glauque de Série noire, impulsif, drôle, émouvant, pathétique, Dewaere pouvait tout donner à la fois. Il avait la Grâce. Ça l’a perdu.