“Mon sang est italo-provençal, aussi loin que je remonte, de race méditerranéenne. Après le sang, il y a le pays. Il faut un corps pour maintenir une âme. Ce corps, c’est la Provence et, dans la Provence, d’abord une ville illustre et ancienne, Avignon. Ensuite, une montagne... On l’appelle le Luberon... un de ces lieux dont la présence saisit brusquement l’esprit et le cœur sans qu’on sache pourquoi. Impression de mystère intense, il y avait là un secret. Un secret créateur de songes... Ces dispositions de l’esprit, peut-être un peu étranges, n’ont pas été seulement le produit de la race et du pays. La vie y a apporté sa contribution. Et d’abord la culture, entièrement méditerranéenne : grecque, latine, française, italienne. J’ai aimé la grande poésie antique... Dante plus tard, et la plupart des classiques et romantiques français ; et je n’oublie pas Mistral... Ma culture était une vie. Elle l’est restée. Elle s’est donc mêlée à mon existence, puisque je n’ai vécu que dans des pays d’antique civilisation méditerranéenne.”