Le « Parti de Maurice Thorez », c’était là où on était communiste parce que Français, ou Français parce que communiste, riche en tout cas d’une identité double, en un temps où chacun perdait la sienne. On y avait une force tranquille et on y aspirait anachroniquement au bonheur. L’approche ethnographique permet d’éclairer le sens du phénomène charismatique qui instaure un rapport symbolique privilégié entre Thorez/le PCF, le PCF/la France, la France/l’humanité, d’où découle un « graphe charismatique » distinct du « graphe politique » qui relie le PCF aux instances du communisme international et à l’Union soviétique. Étude, au travers du langage et du discours thorézien, d’une pensée communiste-française qui est, plus que celle d’un parti, celle d’un peuple. Ce peuple, identifié d’après sa généalogie, se révèle l’héritier des bâtisseurs de cathédrales, prêt à répondre pour la France au défi de la modernité.