Sur la côte du Pérou proche de Nazca, en 1533, un jeune indigène s’insurge contre les Incas pour sauver sa soeur. Tombant sur les premiers cavaliers espagnols dans la Cordillère, il prend ces visiteurs barbus pour des libérateurs. Grâce à Cristobal le métis, il apprend l’écriture sur le sable des plages, et devient leur interprète. Du Chili à Cuzco, il traverse les guerres entrecroisées, participe au meurtre de Pizarre, avant de se retrouver cartographe à Séville, au centre du monde. Mais la modernité naissante ne le subjuguera pas au point de lui faire oublier ses dieux oiseaux et le naufrage de son oasis natale. Et sa quête amoureuse l’ouvrira à la plus singulière des révélations... La Conquête, donc, mais racontée par un natif, tantôt émerveillé, tantôt horrifié, plus souvent narquois qu’héroïque. Bêtes et météores ne lui parlent pas moins que prêtres et guerriers. Baroque et foisonnante, la langue d’Antoine Tavernier a épousé un siècle fertile en prodiges.