L’affaire proprement dite commença tout simplement par un coup de téléphone au Consul français d’Aden, l’avisant du meurtre commis par un ou plusieurs inconnus sur la personne de Pierre Ladevèze, agent commercial. L’officier de police, Laird Mackintosh, qui s’occupait de l’enquête, ajouta que, selon l’usage, les scellés avaient été posés sur la maison du crime et qu’il serait reconnaissant à un employé du Consulat de bien vouloir venir pour assister au bris des « dits », et à l’inventaire qui devait être fait des biens et objets personnels du défunt. L’opération, qui semblait devoir être de pure routine, prit soudain un aspect inattendu, lors de la découverte, dans une pièce apparemment condamnée du premier étage, d’un poste émetteur S.C.R. 193, d’une portée de 15 à 100 km, alimenté par batterie, d’une antenne dite « parapluie », démontable, et de deux mitraillettes israéliennes UZI en parfait état de fonctionnement.