Pendant tout le voyage, le nom de Makhoumine ne le quitta pas. Ça lui disait quelque chose. Mais quoi au juste ? Le taxi arriva au motel. Comme tous les soirs, on y dansait au son d’un orchestre installé près de la piscine illuminée. Certains soirs, c’était un pick-up qui beuglait. En tout cas, la clientèle s’amusait et c’était bien le principal. Cette clientèle, d’ailleurs, semblait convenable et pas « barbouze » pour deux sous. Rien à voir avec celle des palaces du centre de Genève. Steimer attaqua l’escalier du pavillon annexe où il habitait. En arrivant à sa porte, il mit la main à sa poche d’instinct. Il fit lentement tourner la clé et poussa la porte. Pas de réaction. Personne. Dans le métier, on est tenté de voir des espions partout. Steimer se coucha en pensant à Makhoumine. Encore. Et il s’endormit. Et à partir de ce moment, Makhoumine n’avait plus d’importance. On le retrouverait bien un jour ou l’autre cet homme qui pesait aussi lourd dans une négociation internationale, et faisait déranger Borde de son bureau de Paris !