“Le lycée de Dreux était charmant, de grandes pelouses de gazon, un jardin cerné de plantes grimpantes, de vastes bâtiments bien aérés, il donnait envie d’y jouer au croquet...” Dans ce lycée débarque, un beau matin de novembre noyé de soleil, le breton Laurent Lagrée, jeune agrégé, fils de petits fonctionnaires. Derrière les murs de ce lycée si accueillant l’attendent l’amour et des aventures inhabituelles, émaillées de cent histoires drôles qui amuseront peut-être les élèves mais surtout les professeurs et même les lecteurs qui ne seront ni élèves ni professeurs. Laurent Lagrée épousera la terrible Michèle Tessier, sa pire élève, à qui les circonstances l’amènent à donner des leçons particulières. Mais auparavant des péripéties cocasses opposeront le héros à son proviseur farfelu, à un surveillant général imbu de son importance, au frère de sa future femme, qui traverse le roman comme un cyclone et à vingt autres personnages épisodiques hauts en couleurs. Jean Burnat, breton lui-même et malouin de surcroît, jeune professeur manqué, s’est cru longtemps, avec le traditionnel entêtement de ses compatriotes, destiné à écrire des monographies historiques. Il a fallu toute l’insistance de sa femme — qu’il connut également en lui donnant des leçons particulières de latin — et celle de ses amis pour le persuader qu’il était un humoriste tendre et qu’il se devait d’en faire profiter les lecteurs. Car “Mes élèves et moi” n’a pas la férocité que primitivement Jean Burnat voulait imprimer à son récit. Il a été une fois de plus victime de ses élèves devenus ses personnages et son livre vous prouvera qu’il n’est pas nécessaire d’être méchant pour cueillir les plus fines fleurs de l’humour sur l’arbre de l’Université.