Bonsoir, mes souvenirs

Line Renaud naît dans un village de contrebandiers, proche d’Armentières et de la frontière belge, dans une famille de modestes ouvriers. Cabotine et espiègle, l’enfant, dont la grand-mère tient un café, se livre de bonne heure à des démonstrations publiques de son talent vocal, grâce à des chansons qu’elle emprunte au répertoire de Maurice Chevalier. Mais la guerre et l’occupation lui révèlent la violence, la peur, la mort. La paix revenue, Jacqueline, en toute innocence, se présente au concours d’entrée au Conservatoire de Lille, avec un répertoire de chansons populaires. Stupeur des examinateurs ! Or il se trouve que le directeur du conservatoire est aussi le directeur artistique de Radio-Lille : il engage l’adolescente dans l’orchestre de Maurice Varlop. Dès lors l’existence de Jacqueline sera marquée par une suite de coups de chance, dont le principal sera la rencontre du compositeur Loulou Gasté qui la prendra sous contrat pour cinq ans et l’obligera à abandonner les chansons réalistes qu’elle affectionne pour un répertoire de chansons tendres et gaies plus en rapport avec sa personnalité. Line chante avec un succès croissant, chez Carrère, à Bobino, à l’A.B.C. En 1950, elle épouse son Pygmalion, Loulou Gasté. Ses chansons - Ma cabane au Canada, Mlle from Armentières, Ma petite folie - deviennent des rengaines à l’échelle mondiale. Henri Varna l’engage comme vedette de la revue du Casino de Paris dont le triomphal succès, depuis trois ans, ne s’est pas encore démenti.