Cette histoire complète d’une classe de la société française s’ouvre sur la colonisation romaine en Gaule, l’étude du régime fiscal d’alors et les divers soulèvements. Les invasions des Barbares, puis la naissance du christianisme marquent les deux changements les plus importants dans la vie du pays. La population se mélange d’apports germains. Une nouvelle législation paysanne accroît la rigueur du servage et provoque de nouveaux troubles. On s’aperçoit alors que, suivant la parole de Michelet, l’histoire de la paysannerie n’est, au cours d’un millier d’années, qu’une suite de misères : jacqueries diverses, guerres dont les hommes de la terre sont les premières victimes et, trop souvent, au cours des périodes de paix, années de récoltes insuffisantes d’où naissent les famines. C’est qu’aucune loi d’assistance ne garantit le paysan contre de telles épreuves et qu’il est abandonné au bon plaisir des saisons comme au caprice des conquérants. Avec les guerres de Religion, les oppositions de doctrine s’ajoutent aux précédentes causes de malheur. Des révoltes et des massacres jalonnent ces années-là. Sous Louis XIV la condition paysanne ne s’améliore pas. Sous Louis XV elle demeure précaire. Plus tard le bouleversement de la Révolution retentit dans les campagnes et provoque des mouvements de fortunes considérables. C’est au cours du siècle suivant que le paysan voit peu à peu se transformer son sort et entre dans la vie publique en accédant au droit de vote. L’auteur a marqué avec beaucoup de netteté les étapes de cette lente évolution. A ce titre son livre constitue un chapitre important de l’histoire de la vie française.