Ce livre est tout à la fois le fruit d’un constat et le résultat d’une enquête. En partant de l’examen prosaïque, presque naïf, de la situation économique et sociale de la France et des Français, on découvre un univers qui s’affaisse et qui s’enlise. Cet univers, c’est le nôtre. La France est belle, mais elle ne sait plus séduire. La France est riche, mais elle ne sait guère exploiter sa richesse. Les dossiers analysés et disséqués dans ce livre sont accablants : l’agriculture, l’industrie, la recherche, la fonction publique, les impôts, les syndicats, la politique : tout grippe et tout bloque. Comme ces vieilles armoires normandes auxquelles on s’attache, la France est bancale. Forte de son passé, de ses traditions et de son histoire, la France se croyait victorieuse, elle s’aperçoit aujourd’hui qu’elle est vaincue. « Nous sommes tous coupables. » Assoiffés de confort et de sécurité, les Français ont tissé un réseau dense de privilèges, de protections et d’assurances. Les Français se sont rangés, numérotés et classés par groupes et sous-groupes, syndicats et corporations. Les Français, assistés, se sont résignés. Il n’y a pas cinquante-trois millions de Français dans ce pays, mais cinquante-trois millions de « vaches sacrées » occupées à pâturer leur lopin de terre. Qui s’arrangent et se protègent à l’ombre de leurs médailles, de leur statut, de leur fonction, de leurs vacances et de l’État. Et, dès que quelqu’un s’avise de toucher à un seul des poils de l’une d’elles, tout le troupeau se lève et se défend. Cinquante-trois millions de « vaches sacrées » qui perdent leur vie en croyant la gagner. La France est bancale, car elle est en guerre, et les « vaches sacrées » par définition ne font pas la guerre.