« Le train quitta la gare de Tchita décorée sur fond rouge du portrait de Lénine, dépassa les dernières rues défoncées, à peine éclairées entre les isbas sombres, et s’enfonça dans la nuit sibérienne. — Philippine ! Regardez-moi. L’expression de ses yeux était tendre et émerveillée. — Darling, je sais pourquoi je suis follement amoureux de vous... Je passai sur mon front une main protégée par un gant incroyablement sale. — Voulez-vous me répéter cela ? Désireux de rendre à mon visage son éclat immaculé, Stuart tira de sa poche un mouchoir pas très propre. Soudain le train freina ; d’irrésistibles secousses me jetèrent dans des bras trop prêts à m’accueillir. — Béni soit le Transsibérien ! dit Stuart en me couvrant de baisers. » Pour simple qu’en soit l’intrigue, l’originalité d’un décor peu connu, le comique feutré des situations, la drôlerie des caractères apportent à chaque page de Chères Sibériennes le rare plaisir de la découverte.