Désolées ou rayonnantes de beauté, les terres de Sicile sont des terres de mafia. Au cœur des villes quand tombe la nuit, des villages en pleine lumière de midi, dans le secret des palais ou sous le ciel des oliveraies, partout, depuis des siècles œuvre une sanglante barbarie. Il fallait se rendre sur l’île, la sillonner, y rencontrer la société des prétendus hommes d’honneur. Henri-Christian Giraud a entrepris ce voyage. Il a accompli le “tour de la mort”, plongée pathétique au cœur de Palerme où chaque ruelle, chaque maison rappelle l’assassinat de ceux qui se sont dressés contre la Pieuvre. Il est monté à Corleone, le fief de Toto Riina, le sanctuaire de la Coupole, capitale d’un empire fondé sur la haine et la cruauté où les antiques familles ont scellé le pacte du crime à l’échelle mondiale. Il a vu, questionné, entendu les uns et les autres. Car depuis les morts effroyables de Falcone et Borsellino, le silence ne fait plus loi. Carnet aux descriptions aiguisées, tragiques ou pittoresques qui font respirer l’air de la Sicile, ce document apporte aussi de nombreuses révélations sur la mafia, ses réseaux, la drogue, le blanchiment de l’argent, sa collusion avec le monde politique en Italie et ailleurs. Partout - et jusqu’à la France - où s’étendent désormais ses terres d’élection.