Il montait sans hâte, entre les pins qui se pressaient au bord du chemin étroit. Le jour perdait lentement sa lumière. Dans les sous-bois où se glissait l’obscurité, la fraîcheur du soir commençait de s’insinuer. Des frôlements de feuilles, de légers bruits produits par le passage d’un insecte ou le susurrement d’une mouche, le choc du talon de Gilbert sur les cailloux du chemin, troublaient à peine l’apaisant silence du jour à son déclin. Gilbert n’entendait pas autre chose... Et cependant, voici qu’il avait l’impression d’être suivi, épié. Quelqu’un, il le sentait, suivait le même trajet que lui, sous le couvert du bois... Mû par une impulsion qu’il ne chercha pas à maîtriser, il gravit le talus d’un bond... Et il vit, se glissant entre les arbres, essayant de se dissimuler, Rosa Cledini.