Adrien a quatorze ans. Il est aveugle depuis l’âge de dix ans. Les premiers temps, sa cécité l’a écarté du monde. Dans l’exil d’un noir sans fin. Dans la douleur et dans la solitude. Dans les peurs. La musique l’a tiré du désespoir. Adrien a appris à écouter, à sentir, à goûter. De toute la force de ses sens, il a redonné formes et couleurs à son univers. Lui restait à inventer l’amour. Au pensionnat des jeunes aveugles, il rencontre Samira. Elle a une odeur de vanille, la voix grave, des brusqueries adolescentes. Mais elle perd peu à peu la vue, et ne l’accepte pas. Pour Samira, Adrien déploie des trésors d’inventions et de tendresse. En faisant chanter son violon, il la tire du gouffre où elle sombre et, dans le partage de cet amour clair-obscur, lui offre une nouvelle façon de voir.