Emma ne vit pas vraiment. Elle n'ose rien, ne crée aucun lien, elle a un boulot inutile. Et surtout elle boit, trop, pour oublier son existence gaspillée. Une nuit ‒ et nous sommes seulement à la 4e page du roman ‒, elle se fait enlever dans sa chambre par deux hommes masqués et se réveille le lendemain dans une pièce vide. Enfermée entre quatre murs de béton, avec seulement un matelas au sol et une lampe au plafond. Où est-elle exactement? Pourquoi? Qui l’a enlevée? Le lecteur est immédiatement happé par l’angoisse d’Emma, et tente de comprendre ce qui se passe en même temps qu’elle, jour après jour, pendant des semaines et des mois.La situation de départ peut sembler convenue, mais l’auteure est redoutable. Grâce à un style hyper nerveux, dépouillé, presque sec, elle installe à coups de phrases très courtes un suspense au rythme haletant complètement hypnotisant pour le lecteur. Durant sa captivité, tout au long du roman, Emma passera par tous les questionnements possibles et imaginables, non seulement sur ses ravisseurs, mais aussi sur elle-même et sur la façon dont elle a vécu jusque-là, lorsqu’elle était encore «en liberté».