Été 1992. Les routiers en colère bloquent l’Hexagone, affrontent les forces de l’ordre et réclament les têtes des ministres. Une rébellion spontanée et sauvage, la fête anarchique, improvisée à tous les péages, tous les carrefours. Très vite la corporation se trouve un porte-parole en la personne de Daniel Leiffet, dit Tarzan. Quelques jours plus tard, le géant débonnaire à la dégaine de Hell’s Angel est reçu à Matignon. Un héros est né. Tarzan, c’est bien sûr la vie des routiers, les 35 tonnes, le salaire du cambouis et des kilomètres avant la halte, à la fraîche, le soir, avec le frichti et les copines ; tous les rites et les rythmes de la civilisation de l’asphalte ; la folie d’un métier beau comme un camion. Mais c’est aussi la gouaille, l’enfance d’un titi parisien du XIVe arrondissement devenu un gars de Ménilmontant, qui raconte son service militaire, les boîtes-jazz d’antan, mai 68, les bistrots, le boulot et le reste. Et c’est encore la tendresse, les amours et les chagrins, Nini sa nana, une constellation intime faite de Coluche, Lanzmann, Depardieu et les autres. Tarzan dit tout, se met à nu. Un récit fort et coloré qui célèbre argotiquement la route et le bon-vivre.