L’échange téléphonique fut bref. L’homme avait la voix étrangement cassée, signe chez lui d’une grande lassitude. Il me demanda si j’accepterais de le rencontrer « aussi vite que possible » : il désirait me parler de problèmes graves [...]. Lorsque nous nous sommes vus, il n’était plus seul. A ses côtés ils étaient six, six de ces élus de la droite défaite, dont une femme. Le premier rendez-vous se déroula dans un restaurant discret. La conversation se prolongea tard dans la nuit. Tous insistèrent pour que je reste encore vingt-quatre heures afin d’« entendre jusqu’au bout » ce qu’ils avaient à dire et ne pouvaient exprimer publiquement [...]. Ils voulaient que leurs propos soient portés à la connaissance de tous et publiés dans l’urgence [...]. Que l’on s’en horrifie ou que l’on s’en offusque, que l’on s’en réjouisse ou que l’on en ricane, il faut les écouter quand ils disent : « Français, encore un effort... Pour vaincre la prétendue gauche plurielle il faut en finir avec la droite la plus bête du monde »