Quand on a vingt ans, et la passion du rock’n’roll, en 1973, on est prêt à tout pour aller au pays d’Elvis, de Chuck Berry, des Beach Boys et de Lou Reed... Même à abandonner ses études, même à déserter, surtout si l’on espère y retrouver une Américaine aux jeans trop larges prénommée Carson... Même à porter des bottes pointues et à survivre de l’air du temps dans les bas-quartiers de New York, même à s’acoquiner avec un self-made-man franco-chinois qui a fait de l’escroquerie une poésie et du dollar une philosophie... Tous ceux qui, un jour, ont tapé du pied sur Be bop A Lula lui pardonneront. Chronique nostalgique d’un faux-naïf, Carson fait revivre une époque où l’on croyait que les guitares électriques allaient changer le monde. Nombreux sont ceux qui, dans la partition de Didier Sénécal, écrite sur le tempo de Tutti Frutti, trouveront un écho au tumulte de leur propre jeunesse. Le rock’n’roll, c’est ce qui reste quand on n’a rien voulu oublier de ses erreurs, et de ses rêves.