Tout le monde connaît Jean Carmet, il fait partie du patrimoine français au même titre que la pantoufle “charentaise”, Gustave Flaubert, Jules Renard ou le tire-bouchon. Ce comédien, aimé de tous, était aussi un écrivain velléitaire talentueux et modeste. A ses amis Carrière, Coffe et Depardieu qui l’encourageaient en le complimentant sur son talent et son style, il bougonnait seulement : “J’écris comme un chef de gare.” Quand quelqu’un le sollicitait pour une préface, un discours, un hommage, soit tout “ouvrage” de moins de huit pages, il passait dix-huit heures par jour à peaufiner son texte. Il notait partout, tout le temps et sur n’importe quoi des pensées, des conneries, des aphorismes, des réflexions ou des incongruités, il écrivait aussi des sketches, et même quand il répondait à son courrier, c’était avec talent. Voici, voilà un livre plus Carmet que Carmet où même cette fameuse “part d’ombre” que nous possédons tous, illumine le personnage. Mieux encore que par les récits de ceux qui l’ont connu, mieux que par les anecdotes transmises par ceux, nombreux, qui l’ont croisé ici ou là au hasard d’un bistrot, plus vrai que toutes les interviews, voici Carmet par Jean lui-même, frais comme un “vin de soif”, fragile comme un acteur, impatient comme un homme qui aime la vie, ironique comme un homme qui doute, placide comme un ami attentif, passionné comme un enfant. Le lecteur découvrira, ravi, des portraits de ses amis, ses plaisanteries de potache, ses préfaces, ses pensées graves ou roses, tout est là, servez-vous !