En une petite vingtaine d’années face à l’hostilité des protestants et malgré une santé précaire et un manque de moyens tant humains que financiers, Nicholas Wiseman a réussi à faire avec une poignée d’aristocrates, quelques brillants convertis et une multitude d’Irlandais misérables une véritable « Église en Angleterre » avec laquelle le pays devra compter. Les paroles et les écrits de Nicholas Wiseman ont eu un effet décisif sur un John Henry Newman à la croisée des chemins et c’est aussi vers lui que Manning se tournera avant de quitter l’Église d’Angleterre. Newman et Manning ont éclipsé le cardinal comme celui-ci l’avait prédit en 1841 : « Si les théologiens d’Oxford se convertissent, nous devons être prêts à passer à l’arrière-plan. » mais si Newman et les convertis ont été bien accueillis dans l’Église catholique malgré l’hostilité que leurs écrits antérieurs y suscitaient, c’est grâce à la compréhension et au soutien sans faille du cardinal Wiseman qu’ils le doivent.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Jacqueline Clais Girard, professeur émérite de l’Université d’Angers, est agrégée d’anglais et docteur d’État. Elle est aussi l’auteur de nombreux articles dans des revues spécialisées françaises, belges, anglaises et américaines ; elle a publié en 2017 chez le même éditeur Henry Edward Manning, le cardinal des pauvres, et en 2021, Frederick William Faber, D’Oxford à l’Oratoire de Londres 18141863