Deux hommes, l’un aujourd’hui dirigeant du Parti communiste espagnol, Manuel Azcarate, l’autre exclu de la direction du même parti en 1964, Fernando Claudin, se confrontent aux grandes questions du devenir de la révolution en Europe de l’Ouest comme de l’Est. Manuel Azcarate développe les raisons pour lesquelles un communiste peut être pour l’Europe et voir dans les perspectives européennes le point de départ d’un « nouvel ordre international ». Et cela dans le cadre de transformations politiques de l’État, des institutions, y compris celles de la Communauté européenne. Au cours de l’entretien fait avec lui, il expose ses idées, qui sont aussi pour une grande part celles du PCE sur les nationalisations (qu’il juge le plus souvent vaines), l’autogestion (l’expérience yougoslave), le rôle nouveau des syndicats, les stratégies difficiles de la gauche européenne (fixée sur des programmes stériles), les réalités bureaucratiques des pays de l’Est. Fernando Claudin, partant d’une définition nouvelle du marxisme comme théorie de la révolution socialiste, propose des analyses des « nouvelles sociétés de l’Est » qui répondent à celles de Bettelheim, Lefebvre et Bahro. Quelles sont les voies de la révolution aujourd’hui ? Les pays sous-développés se doivent-ils de passer par « l’industrialisation non-capitaliste » qu’a connue l’URSS ? Il fait écho aux affirmations d’Azcarate sur les alliances de la gauche en Espagne, et contredit l’optimisme eurocommuniste.