Référence presqu'absolue de la théorie néoclassique contemporaine, le modèle d'équilibre général a été élaboré comme l'une des grandes utopies réformatrices du XIXe siècle. Léon Walras a en effet conçu l'équilibre général et la mathématisation de l'économie comme les réponses appropriées à une difficulté interne à sa philosophie politique « socialiste ». Sa théorie statique de la répartition comme sa théorie dynamique du capital en sont marquées et permettent d'éclairer les relations de Walras avec l'économie classique anglaise. Outre l'intérêt historique qu'elle présente, cette étude de la pensée économique de Walras souligne certaines caractéristiques de la théorie walrassienne mal comprises ou déformées et pose des questions qui permettent de faire avancer certains débats contemporains : quelle est la portée exacte du célèbre tâtonnement walrassien et de son fameux crieur dans le processus de formation des prix ? qu'en est-il de la théorie de la monnaie et de son intégration à la théorie de la valeur ?Cet ouvrage s'adresse non seulement aux étudiants en histoire de la pensée économique mais aussi à tous ceux qui s'intéressent à la théorie économique pour elle-même et dans la perspective de ses relations avec la philosophie politique.La collection « Théories économiques » présente des ouvrages sur l'origine et la formation de la théorie économique moderne. Ce sont, soit des essais originaux, soit des rééditions ou des traductions de textes de référence en économie.ANTOINE REBEYROLMembre du comité de rédaction des Cahiers d'économie politique, A. Rebeyrol est maître de conférences à l'université Paris IX-Dauphine.