L'emblème à la Renaissance

Qu'est-ce proprement que l'Emblème ? C'est à cette difficile question que les études ici réunies cherchent à répondre. Sans vouloir aucunement couvrir le vaste champ de l'emblématique, elles s'efforcent plutôt d'en proposer des approches assez diversifiées pour que les caractères spécifiques du genre et les principaux aspects de son histoire à la Renaissance se dégagent sous les yeux du lecteur.On sait que les humanistes cherchèrent, dans l'emblème, un équivalent des hiéroglyphes égyptiens. Comment les comprenaient-ils ? L'étude du Poliphile de Colonna l'enseigne, de même que l'intérêt porté aux Hieroglyphica d'Horapollon. Mais il semble que le genre de l'emblème ne se soit constitué qu'à partir d'un contresens sur l'entreprise d'Alciat qui passe, peut-être à tort, pour l'initiateur du genre. Toujours est-il que, pendant des années, les théoriciens vont travailler à en élaborer la définition et les règles. Leurs controverses, leurs désaccords révèlent notamment la difficulté de distinguer de façon trop tranchée emblème, impresa, devise, symbole, et invitent à replacer la mode des emblèmes dans tout un contexte social et culturel. A travers l'étude typologique de l'emblématique de la Fortune, on découvre la plasticité et la diversité de ce mode d'expression, pendant que l'examen du cas de Guillaume Guéroult, constamment soucieux de marier divers moyens expressifs, laisse penser que l'emblématique ne marque pas, avec la tradition médiévale, une rupture aussi franche qu'on le croit communément.Précédé d'un état de la question et suivi d'un Complément bibliographique, ce recueil reproduit les Actes de la première Journée d'Études de la jeune Société Française des Seiziémistes.