Malgré l’ouverture proclamée des Canadiens face à la diversité ethnique et culturelle, l’histoire canadienne n’en est pas moins marquée par la discrimination systématique. Cet ouvrage expose la ténacité juridique de cette discrimination par l’entremise d’un examen de six arrêts judiciaires déterminants entre 1900 et 1950 qui démontrent comment le système juridique canadien fut complice de la discrimination raciale.
Les cas retenus font exemples des diverses façons dont le racisme a opéré dans les différents environnements juridiques du Canada. On y retrouve ceux d’Eliza Sero, qui a présenté en 1921 une revendication à la souveraineté Mohawk, de Wanduta, un Heyoka de la nation Dakota, qui visait à faire reconnaître son droit de célébrer la traditionnelle danse des herbes sacrées en 1903, d’Ira Johnson, qui a eu à subir le courroux du Ku Klux Klan en raison de son désir de contracter un mariage mixte en 1930, de Yee Clun, un restaurateur canadien d’origine chinoise à qui l’on avait refusé le droit d’employer des femmes blanches en 1924 et de Viola Desmond, qui avait été empêchée par le personnel d’un cinéma de s’asseoir dans une section réservée aux Blancs en 1946. De la couleur des lois illustre l’ambiguïté opérationnelle ainsi que l’étonnante et sournoise persévérance du racisme à l’oeuvre dans le système juridique canadien.
De la couleur des lois est la traduction française de Colour-Coded: A Legal History of Racism in Canada (University of Toronto Press, 1999), qui a été gagnant du prix Joseph Brant en 2002.