Il y a toujours des hospices de vieux ne prétend pas traiter l’ensemble de la politique française du troisième âge, mais il en décrit deux cas particuliers : l’« hospice » de vieux de Nanterre et d’Issy-les-Moulineaux (Corentin-Celton). Toutefois, à travers ces cas particuliers, ce livre illustre de la façon la plus criante toute une politique : ségrégation et caporalisation de la partie du troisième âge qui n’a pas assez de moyens économiques ou de relations pour échapper à l’internement asilaire. Bernard Ennuyer et Michèle Troude ne sont pas des théoriciens, ils connaissent les établissements dont ils parlent. Si leur livre est nourri de chiffres et d’informations, il est surtout plein de la vie concrète des « vieux » et des « vieilles », de leur solitude, de leur détresse. Si leur ton est volontairement retenu, ils ne cachent pas un cri d’indignation devant le sort qui est réservé aux pensionnaires des hospices. Ce livre se lit comme un roman, mais un roman tragique, une véritable descente aux enfers. Nous espérons, qu’à la façon dont Chronique des Flagrants Délits publiée également dans Stock 2 fit prendre conscience du scandale d’une juridiction hâtive, Il y a toujours des hospices de vieux sera à l’origine d’un grand mouvement de contestation du système asilaire.