Peintures, sculptures, mosaïques, bronzes, architecture... Au-delà du foisonnement des œuvres venant enrichir le patrimoine de l'humanité, que retenir de l'art romain, de ses multiples emprunts, de son originalité ? Plus qu'une nouvelle histoire, c'est une vision sociologique de cet art, une réflexion sur l'essence même de cet héritage occidental qui nous est ici livrée. Par le biais d'un thème précis, la collection et ce qu'elle suppose : copie, falsification, restauration, et grâce à une véritable mise en scène des intervenants de l'époque : artistes, commanditaires, grandes familles, empereurs, la vision des Antiques se renouvelle et s'éprend soudain de « modernité ». En effet, le comportement humain face à la création engendre des constantes : les vicissitudes du marché de l'art, la critique et les effets de mode, le débat sur la nécessité d'un art figuratif, hantent déjà les milieux avertis dans l'Antiquité. Plus caractéristique de cette tranche d'histoire, reste la problématique du rôle, en tant qu'institutrices de Rome, de la Grèce, de la Grande-Grèce et de l'Etrurie. L'effervescence esthétique et créatrice de l'Antiquité est enivrante, mais quelle est la part du faussaire dans l'émergence de l'art romain ? Après avoir pillé ses voisins, Rome a copié, adapté fond et forme, puis créé un lieu original, dont la portée sociale est indéniable. Le plus souvent immergé, fondu dans des lieux très ouverts, l'art invente un nouveau décor de la vie quotidienne des Romains. Raymond Chevallier, ancien élève de l'E.N S., ancien membre de l'Ecole française de Rome, agrégé, docteur ès lettres, est professeur à l'université de Tours, où il enseigne la littérature et la civilisation romaines. Il est membre correspondant de l'Académie ponticale d'Archéologie et de l'Institut archéologique allemand, membre associé de l'Académie d'Architecture. Il a déjà fait paraître Voyages et déplacements dans l'empire romain aux éditions Armand Colin.