Parmi les quelque mille ouvrages très hétéroclites du canon taoïste (Tao Tsang), ceux de l'école de la Grande Pureté — dont se réclamait entre autres le poète Li Po — dominèrent la spiritualité chinoise durant des siècles.Les pratiques de la Grande Pureté sont caractérisées par l'intériorisation de pratiques antérieures : les techniques sexuelles sont converties en une union symbolique des principes masculin et féminin ; les anciennes méthodes magiques, sublimées, se détachent de la quête des pouvoirs surnaturels et se concentrent sur la transformation de l'âme ; le rituel passe au second plan pour laisser place à la solitude et au silence du méditant.Considérés comme les plus profonds des Écrits sacrés de la Chine, les textes de la Grande Pureté constituent l'un des plus importants maillons de cette chaîne qui relie le taoïsme des premiers siècles à celui d'aujourd'hui. Sinologue réputée, Isabelle Robinet nous en offre une lecture particulièrement éclairante.