Le messianisme congolais et ses incidences politiques : kimbanguisme, matsouanisme, autres mouvements

Jusqu'à ce jour, le public qui s'intéresse au messianisme congolais, ne dispose que d'une série d'essais ou d'articles écrits par des Européens. Très exactement documenté, et traitant de façon exhaustive l'ensemble des problèmes posés par le messianisme congolais, le livre de Martial Sinda vient à son heure. Il est, sur ce messianisme à rayonnement international, la première synthèse et la première réflexion d'un Congolais. C'est là que réside le grand mérite de cette étude, qu'on lira avec beaucoup d'intérêt en Europe, et de passion en Afrique.Après le rappel des premiers mouvements politico-messianiques de Francisco Kassola, de Dona Béatrice et du mouvement kiyoka, qui se manifestèrent dès les XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles dans l'ancien royaume du Congo, et mettant en lumière, par là même, la constance du messianisme chez les Congolais, l'ouvrage comprend trois parties.La première est consacrée au kimbanguisme, et montre comment un mouvement religieux devient une protestation politique. La seconde est consacrée au matsouanisme, et montre comment un mouvement politique se transforme, avec la mort de son fondateur, en une protestation religieuse. La troisième traite de la désorcellisation, c'est-à-dire des cultes ayant pour mission d'enrayer la sorcellerie en Afrique Noire.L'auteur a traité ces trois parties, qui relèvent - pour une grande part - de l'ethnologie et de la sociologie, en historien ; les faits sont donnés dans leur évolution chronologique et expliqués par les situations, diverses au cours du temps, des deux colonisations, belge et française.Il apporte toute une série de documents inédits de grande importance et, en particulier, des prières, des chants de combat, des cantiques, des lettres… qui permettent de cerner toute l'idéologie du mouvement, des origines à nos jours.Cet ouvrage sera un instrument de travail très utile pour les recherches ultérieures. Il aidera non seulement les messianologues, mais aussi tous ceux qui cherchent à s'informer sur les problèmes africains et, singulièrement, ceux de la société congolaise.