À l’initiative de Robert Jaulin, et sous le patronage de la Société des Américanistes, le C.N.R.S. accueillait en février 1970, à Paris, un colloque sur l’Ethnocide à travers les Amériques. Quelques mois plus tard, ce thème faisait l’objet d’un nouveau débat, en Amérique même, à l’occasion du XXXIXe Congrès des Américanistes tenu à Lima (Pérou). Les témoignages réunis dans cet ouvrage dégagent, au-delà des exactions contre les Indiens dénoncées périodiquement par la presse sous le nom de génocide, le phénomène de l’ethnocide ou destruction des civilisations indiennes. C’est là un constat qui engage la responsabilité de notre civilisation tout entière. Explorateurs, historiens et géographes, ethnologues, sociologues et juristes sont unanimes : l’Occident a été et demeure ethnocidaire. De l’Alaska à la Terre de Feu, le fait est là, constant depuis cinq siècles. Car, au génocide nous n’offrons d’autre alternative que l’acculturation-assimilation qui, elle aussi, détruit l’Autre, en niant, en assassinant sa Culture. La destruction des civilisations autochtones de l’Amérique conduit donc à une réflexion en profondeur sur notre propre civilisation. C’est ce que développe la seconde partie de ce livre.