« La révolution est commencée. On ne l'arrêtera pas… ni par des policiers ou des CRS, ni par des votes massifs pour les partis « d'ordre ». Car elle est infiniment plus qu'une révolution politique. Infiniment plus qu'une révolution sociale. Plus qu'une révolution d'idées. Plus que de mœurs. Plus que d'Église. Elle est une révolution des formes (au sens le plus large de ce mot), et si vous n'arrêtez pas la dégradation de celles-ci, c'en est fait, bien avant la fin du siècle, de la cité, des familles, de la culture et de toute la société. Non pas « politique d'abord ». Mais esthétique d'abord ! » Tel est le thème qui anime cet essai.L'auteur s'adresse particulièrement aux jeunes, qu'il connaît bien. Il vise, en particulier, les généreux révoltés — laïcs et clercs — les dévoyés de la fraternité et de la sincérité, qui croient témoigner par leur vulgarité, en faveur de l'amour des hommes — et qu'il appelle pour cette raison : les voyous du cœur.Il commence par leur donner la parole, c'est-à-dire par exposer - dans leur langage direct voire brutal - leurs critiques à l'égard de la société présente. Injustice, hypocrisie, inefficacité : telles sont, à entendre certains jeunes, les vices fondamentaux que recouvrent les « formes » — celles du « beau langage », comme du vêtement ou des « manières ».Une fois dressé ce réquisitoire, l'auteur reprend la parole. « Les « formes » ou la « force » » : voilà, nous dit-il, le choix fondamental qui est au principe de toute société et de toute civilisation. La culture, la vie, les arts, la religion (et en particulier la crise actuelle de l'Église) lui en fournissent de nombreux exemples.Une conclusion de vigueur et d'optimisme clôt l'ouvrage, qui tient tout à la fois du pamphlet, de l'essai, de la lettre et du dialogue.