Laure, dans des échanges poétiques et philosophiques, tente de se découvrir dans les regards des autres...
"Une pièce sombre où la nuit tombe comme avant d’aller mourir.
Une bougie posée sur la table éclaire le milieu, souligne les ombres vacillantes.
Une femme pressée traverse l’espace, le pas frappe le sol avec une hâte contrariée. Derrière la porte, enveloppée, dans un châle, une très jeune fille assise, immobile, joue l’absente."
La peau sonore de la nuit, ce sont des chemins qui se croisent, se rencontrent pour mieux se quitter, des images qui s'apprivoisent, se reflètent pour mieux s'effacer.
Des échanges profonds qui nous questionnent sur la condition humaine, sur nos relations avec les autres et nous-mêmes, et qui appellent à la réflexion et méditation.
EXTRAIT
Laure
Je voudrais un miroir pour m’y réfléchir et non me regarder. Un miroir silencieux, concis qui répondrait à mes interrogations non pas d’une manière affirmative, mais avec tact et nuances.
Ce que l’on perçoit est-il si différent de ce que l’on voit ?
Ce que l’on appréhende du regard doit en gommer l’appréciation des autres sens. Je voudrais écouter avec les yeux. Ont-ils une couleur ? Sont-ils blancs comme ceux des morts-vivants ? Sont-ils clos ?
Mes doigts les disent ouverts. La paupière est mobile. Ils bougent. Cela indique en dehors de l’ouïe d’où vient le bruit. Avec ce mouvement oculaire, je peux le montrer comme si je le voyais. Ce mouvement est un semblant de regard. Suis-je jolie, dame pressée. Remarque, je sais bien que ce ne sont pas les miroirs qui le disent.