Né en 1911 à Paris, Maurice Allais est ancien élève de l’École Polytechnique dont il est sorti premier en 1933. Il est actuellement Professeur d’Économie à l’École Nationale Supérieure des Mines et à l’Institut de Statistique de l’Université de Paris, et Directeur de Recherches au Centre National de la Recherche Scientifique. Auteur de nombreux travaux d’économie théorique et appliquée, Maurice Allais est deux fois lauréat de l’Académie des Sciences Morales et Politiques (1954 et 1959), lauréat de l’Université John Hopkins et de la Société Américaine de Recherche Opérationnelle (1958), et lauréat de l’Association Française pour la Communauté Atlantique (1960). Son œuvre considérable a été constamment marquée par la recherche de la synthèse, l’application en économie des méthodes de raisonnement et d’analyse qui ont si remarquablement réussi dans les sciences physiques, et enfin par un souci social dû, pour une grande part, à ses origines modestes. Sur le plan de l’économie appliquée, son effort majeur a porté sur la définition d’une doctrine d’action, répondant à la fois aux aspirations du libéralisme et à celles du socialisme, en empruntant au premier sa technique de gestion hautement efficace d’économie décentralisée à base de prix concurrentiels, et au second son souci constant d’améliorer l’organisation économique et sa volonté passionnée de justice et d’équité. C’est ce double souci qui l’a amené à rédiger en janvier 1959 un « Manifeste pour une Société Libre », dont le texte, après quelques amendements, a été adopté le 8 février 1959 dans un colloque groupant plusieurs centaines de personnalités des affaires, du syndicalisme et de la politique. Maurice Allais est délégué général du Mouvement pour une Société Libre. En 1956, il a été le premier à proposer publiquement la séparation de l’Algérie en deux zones reliées, ou non, l’une à l’autre par des liens politiques, mais où chacune des deux communautés d’Algérie aurait pu se sentir et être effectivement libre, et il n’a cessé depuis de s’intéresser, dans différentes études, au problème algérien. Le professeur Allais a un violon d’Ingres : la physique. Il a mis en évidence des « anomalies » dans le mouvement du pendule para-conique, dont l’étude systématique peut conduire à des résultats d’une grande importance. Cette partie de son œuvre lui a valu d’être lauréat de la « Gravity Research Foundation » (États-Unis, 1959) et de la Société Française d’Astronautique (Prix Galabert, 1959).