Un homme bondit du fossé où il se tenait caché et se dressa en hurlant. Le temps d’un battement de paupières, Philippe Larsan distingua le visage grimaçant, masque de boue grasse, les dents laquées, la lame brandie... et écrasa la détente de son arme. L’homme, bloqué en pleine course, lâcha son coupe-coupe et, sur sa lancée, boula comme un lièvre. Une rafale tirée de l’autre côté de la piste ricocha sur les arbres et hacha les feuillages. Larsan tomba sur les genoux, puis roula sur lui-même, Une détonation claqua encore, isolée, suivie d’un cri qui brusquement s’étrangla ; puis le silence retomba, un silence encore bruissant d’échos et plus angoissant que le fracas des armes.