Dans la France d’Ancien Régime, l’Église est le seul Ordre du Royaume qui ait réussi à mettre sur pied une organisation représentative de ses intérêts : le Clergé de France. Cette administration, remarquable, repose essentiellement sur un organe élu, l’Assemblée générale des députés du Clergé qui se tient tous les cinq ans, et sur les mandataires immédiats de celle-ci, les deux Agents généraux. En fait, dans l’intercession toute la défense de l’Ordre repose sur les Agents généraux. Le rapport qu’ils soumettent à l’Assemblée en sortant de charge et qui renferme le compte rendu des affaires qu’ils ont expédiées se trouve donc être le reflet exact des problèmes qui se sont posés à l’Église de France pendant la période envisagée. Le rapport des abbés de Broglie et de Juigné, en 1765, ne se différencie pas formellement de ceux de leurs prédécesseurs : même partition de l’exposé en deux volets : les dossiers concernant la juridiction (c’est-à-dire l’exercice de l’autorité dans l’Église) et les dossiers concernant le temporel (c’est-à-dire la gestion financière du Clergé de France) ; même discrétion de bon ton sur le sort de beaucoup de démarches et de procédures entreprises auprès des administrations de l’État, du Ministère et du Roi. Mais les recherches effectuées par l’auteur de cette étude dans la correspondance de l’Agence générale ont permis d’éclairer d’un jour inattendu ce rapport officiel.