Septembre 1982 : deux amis se trouvent séparés par les circonstances. Alain Besançon part pour un an aux USA, où l’Institution Hoover, à Stanford, réclame les services du professeur. Jean Plumyène, lui, reste en poste dans la capitale, comme il sied à ce Parisien sédentaire. Tous deux conviennent de s’écrire, pour s’entredistraire, se donner des nouvelles de leurs petites familles et de leurs amis communs, pour se communiquer, surtout, leurs impressions respectives sur les événements en cours, et notamment sur le « changement » qui vient de tomber sur la France. Ceci est une vraie correspondance, tenue sans souci de publication, et dont aucun rewriting n’aura arrondi les angles, souvent aigus. Tout au plus ont été gommés certains noms propres, par égard pour les intéressés. On trouvera ici, sur les mœurs d’outre-Atlantique, sur l’intelligentsia du nouveau et de l’ancien monde, sur les best-sellers de la semaine, sur Ionesco et Fiterman, Marguerite Duras et Ronald Reagan, sur les humeurs de la rue Bobillot et les bas-fonds de San Francisco des points de vue qui ne coïncident pas nécessairement avec les idées reçues et les opinions établies.