C’est une histoire vraie, celle d’hommes et de femmes pendant la période comprise entre 1905 et 1925, à Alger, miroir déformant qui absorbe plus qu’il ne reflète les grandes vagues de l’Histoire européenne. Ils étaient russes pour la plupart, autre miroir déformant. Ils ne souffraient pas du malentendu qui les désignait comme étrangers. Ils avaient choisi un bon climat pour y passer la moitié de l’année. Ils étaient riches avant 1914. Celui qui donne son nom à ce livre était un savant, un autre était un grand voyageur, un autre un médecin... Ils étaient réunis par hasard. Ils vécurent la guerre et la Révolution sans que les épreuves économiques et sociales modifient si peu que ce soit leur caractère. Ils s’engageaient à fond mais sans le faire exprès. Il n’y avait jamais rien de calculé dans leur comportement. Ils ne cherchaient pas à se singulariser mais on ne pouvait les confondre avec personne et ceux qu’ils rencontraient les aimaient. Princes ou manants, ils appartenaient à cette aristocratie du cœur, où l’amour ne s’attendrit pas, où les amitiés ne bronchent jamais, où les volontés choisissent.