Le problème de la fiabilité des examens, principal objectif d’étude de la docimologie, est toujours à l’ordre du jour. Les auteurs rappellent le bilan des imperfections de l’évaluation scolaire et indiquent les remèdes qu’on a tenté d’y apporter, remèdes malheureusement très insuffisants. Mais la perspective qu’ils prennent sur ce problème est radicalement nouvelle. Corriger des copies, interroger à l’oral sont des tâches professionnelles auxquelles les enseignants sont affrontés sans y avoir été vraiment préparés. Ce qu’il convient donc d’étudier, c’est la manière dont l’enseignant remplit cette tâche, c’est-à-dire son comportement d’évaluation. Pour ce faire, les méthodes d’analyse de la psychologie expérimentale constituent les meilleurs outils. Ce sont elles qui permettent de préciser quelles sont les informations dont tient compte l’évaluateur et comment il les traite pour aboutir à la décision que constitue la note qu’il donne. Ce sont elles également qui permettent d’apprécier les méthodes automatisées d’évaluation (par exemple les questionnaires à choix multiple) dont l’usage tend à se répandre. Faire l’économie d’un programme de recherche fondamentale sur l’évaluation pour répondre immédiatement à des interrogations de type technique, non seulement serait inefficace, mais, vu la dimension sociale de l’évaluation et la fonction de l’institution scolaire, constituerait une duperie.