La musique des romantiques s’inscrit à la suite de La musique des Lumières (de Béatrice Didier), dans la conception de la collection « Écriture » qui se préoccupe de la façon dont naissent les styles, les poétiques, dont les genres non répertoriés dans la rhétorique classique peuvent exister. Le développement de la musique en France, approximativement dans toute la première moitié du XIXe siècle, a provoqué, d’une part, un goût nouveau (qu’on va appeler romantique) dominé par les Classiques viennois et l’opéra international, d’autre part, une façon renouvelée d’écrire, la naissance de genres inédits (le livret d’opéra, la poésie à mettre en musique, la « sonate de poésie ») ; par-dessus tout, le roman a voulu être soit le roman de l’artiste musicien (G. Sand), soit le roman de la musique dans son mystère (Balzac), soit le roman qui recrée pour un lecteur dilettante le même plaisir que l’on éprouve à l’opéra (Stendhal). En d’autres termes, le romantisme français est très largement dominé, dans sa genèse comme dans ses formes, par le cosmopolitisme musical.