A Saint-Orgon, bourgade de Picardie, un innocent, Daniel s’est trouvé un ami, Victor, ou plutôt s’est soumis d’abord peureusement, puis avec passion à la loi de Victor, que tout le monde hait. Entre eux, se forment des rapports déchirants et d’une ambiguïté toujours croissante, soumis à une fatalité inexorable et à la malédiction. Peu à peu, et sans même s’en rendre compte, Daniel se révolte. Si son esprit continue d’accepter, en revanche son corps prépare silencieusement sa révolte. La genèse d’un meurtre chez un simple d’esprit, tel est donc le sujet de ce livre. La figure de Daniel, incapable de comprendre ce qu’il porte en lui, prisonnier d’une chair meurtrie (on a voulu le tuer à la suite d’un viol ; Victor le traite comme son chien), d’une chair meurtrière également, grandit à chaque page au point de devenir inoubliable. Impuissants et fascinés, nous pénétrons à sa suite dans l’univers d’Alexandre Kalda, univers tragique, aux couleurs de la folie et de la mort.