L’action du nouveau roman d’Alfred Colling se déroule en plein cœur du XIIe siècle. Un enfant noble, Aimery de Canaples, se lie d’affection fraternelle avec le fils d’un paysan, Gobert Odier. Les deux garçons ont le même âge. Maître Odon — un vieillard étrange — leur enseigne au château la musique et la poésie. Un jour, ils s’enfuient de Canaples et entrent dans la grande aventure de la vie errante des trouvères. Alfred Colling nous conte alors leurs voyages, leurs découvertes, leurs amours et leurs épreuves. Aimery et Gobert ne se ressemblent guère ; l’un est indomptable, sensuel, conquérant, parfois génial ; l’autre est doux, modeste, pur, secret en sa simplicité. Mais leur amitié ne peut faillir Pourtant le sort les séparera. Nous voyons comment, d’une manière très différente, les deux adolescents sont conduits vers des fins dramatiques et l’accomplissement de leur vocation la plus haute. Le livre s’achève sur un immense chant d’amour. Gobert le bénin n’est pas un roman historique. Les deux jeunes héros sont des personnages de fiction. Mais leur histoire se déroule dans un cadre exact, reconstitué par Alfred Colling avec scrupule. A tout instant se rencontre quelque détail savoureux, poétique, étonnant dans sa vérité. Il en résulte à la longue une impression d’envoûtement. D’autant que l’auteur, fidèle à l’esprit du Moyen-Age, plonge profondément dans la nature et dans le fantastique.