Dans le patois du Sud-Ouest, « goï » veut dire boiteux, mais dans l’argot de la police c’est le surnom que l’on donna à l’un des « ennemis publics » les plus redoutables de l’après-guerre. Est-ce pour prendre une revanche contre la nature qu’un adolescent fut conduit à vivre ce destin hors série : résistant à dix-huit ans, révolté à vingt-deux, lieutenant le plus proche de Pierrot-Le-Fou, condamné à vingt ans de prison dont il fait dix, puis réinsertion sociale réussie ? Ces aventures, toutes authentiques, constitueraient en soi le plus passionnant des romans. Mais il s’y ajoute le portrait d’un homme à la recherche de son identité et de sa vérité, et qui nous parle derrière le narrateur, en donnant à ce récit une vivacité, une émotion, ce mélange de gravité et de folie qui fait les grands destins marginaux.